Fiche rédigée par Christine, le 04 Août 2007.
Dernière édition par Topaze, le 16 Mars 2009.
Titre original | : | Where no Man has Gone Before |
Num. production | : | ST:TOS-002 |
Prem. Diffusion US | : | 22 Sept. 1966 |
Episode Num. | : | 3 |
Saison | : | 1 |
Référenciel | : | 1/3 |
Disque DVD | : | 1-1-3 |
Disque Blu-Ray | : | 1-1-3 |
Scénario | : | Samuel A. Peeples |
Réalisation | : | James Goldstone |
Distribution : | ||
Sally Kellerman | ... | Elizabeth Dehner |
Gary Lockwood | ... | Gary Mitchell |
Retour à l'index |
|
Episode précédent |
Episode Suivant |
Page précédente |
|
Page consultée 936 fois ce mois.
Page consultée 79514 fois au total.
"Mais quand je pense à tout ce que nous avons traversé ensemble, je me dis que peut-être ce n'est pas la destination qui est importante, mais plutôt le voyage. Et si le voyage dure plus longtemps et que nous faisons ce dont nous sommes intimement convaincus, alors c'est ici et nulle part que je veux être, aux côtés de mes camarades avec qui j'ai tant partagé."
Harry Kim 2004-2024 WebTopaze
Eric Topouzian
© Paramount Picture
© 20th Century Fox
© Universal Picture
© Metro Goldwin Mayer
© ITV Studios
© Jim Henson Company
© NBC
Cela passe évidemment par l'éviction du falot Cpt Pike au profit du charismatique Cpt James R. Kirk. Archétype du héros des sixties, beau gosse, frimeur et bagarreur, Kirk est un véritable "bad motherfucker" qui cache ici en réalité un homme insatiable sans cesse en proie au doute. James West ne doute jamais, John Steed ne doute jamais, le numéro 6 ne doute jamais ! Kirk le peut lui, et c'est qui fait la différence au finish et le rend 43 ans après toujours aussi moderne.
Le second couteau, Spock détourne aussi les clichés du parfait petit sidekick de l'époque. Loin d'être au second degré du héros principal, il est quasi son égal et d'un sérieux aussi froid et tranchant que peut l'être son intelligence. Spock est d'emblée présenté comme un marginal au sein du vaisseau, que seul Kirk semble comprendre et apprécier à sa juste valeur. Nous noterons aussi que Spock possède encore des attributs humains comme des sourires, le sens de l'ironie et une nonchalance qu'il perdra par la suite. Rappelons qu'il cherche à être plus Vulcain durant son existence.
Les deux hommes se complètent assez parfaitement . On sent que leur amitié est forte et concrète dés le départ. La partie d'échec du teaser, qui montre Kirk vaincre Spock avec un ego nonchalant et son sens aigu de l'improvisation, sans que l'un ne cherche à prendre le dessus sur l'autre ou n'en garde nulle rancune . Spock le marginal qui fait preuve de familiarité avec lui ( il l'appelle d'emblée Jim ). On remarquera aussi que si Gary Mitchell semble apprécier Spock, c'est juste parce qu'il est un ami de Kirk.
Très révélateur aussi, Kirk qui monte au crénéau pour défendre Spock quand celui ci est attaqué par la psychiatre Dehner sur son manque d'émotions ( sa différence raciale ) lors d'un briefing sur le sort de Mitchell. Kirk mettant justement en avant ce que Dehner lui reproche: son objectivité ( qu'elle n'aura jamais dans l'épisode ) .
L'intrigue est un classique de la SF sur le thème du "pouvoir absolu corrompt absolument", mais c'est aussi entre les lignes, une histoire terriblement tragique. Celle d'assister à la dégénérescente mentale et irréversible d'un être cher. Gary Mitchell (excellent Gary" 2001" Lockwood" ) le jeune coq qui rappelle furieusement la niak de Kirk son mentor, Gary qui restera toujours sous l'ombre de Kirk THE man, en gardera une forme de ressentiment larvé depuis les années à l'académie comme il le suggère lui même d'ailleurs : " La première chose que j'ai entendu des élèves supérieurs était. Prend garde au Lt Kirk, dans sa classe, avec lui soit tu marches ou tu créves" .
Cela en dit long non seulement sur le caractère trempé de Kirk, mais aussi sur le point de départ tendancieux de leur amitié. Une amitié électrique donc basée entre deux fortes personnalités . Le contraire de celle que Kirk a établi avec Spock ou justement l'ego n'entre jamais en jeu. Ainsi quand Mitchell se voit investir du pouvoir d'un Dieu, il ne peut que s'enfoncer dans une spirale fatale, mûrit sous une mégalomanie exponentielle qui confine à la folie. Kirk qui essayera de retarder l'échéance le plus possible. Car tout le long de l'épisode ,vous ne vous en rendez pas compte, mais on nous parle ni plus ni moins que d' euthanasie et du dilemme moral donc on hérite avec. Un sujet dur et déprimant aujourd'hui encore.
Car encore une fois, on ne nous présente pas une vision idyllique du futur, mais naturaliste et précaire, maîtrisé à force de détails dramatiques. La traversée de la grande barrière ( sous la peur) est un échec flagrant, 9 morts d'entrée, deux qui vont mentalement se détériorer, un personnage secondaire qui meure assassiné ( le sympathique Kelso ) et Kirk qui n'hésite pas à pointer la face sombre de l'homme pour réveiller chez un demi Dieu ( Elisabeth Dehner) une parcelle d'humanité :
"Vous étiez une psychiatre autrefois Vous connaissez les choses laides, sauvages que nous gardons tous enterrés, qu'aucun de nous n'ose exposer. Mais il osera. Qui doit l'arrêter ? Il ne s'en soucie pas . Soyez un psychiatre pendant encore une minute . Que lui voyez-vous arrivé ? Quel est votre pronostic, Docteur ? "
La folie irréversible. Gary Mitchell est devenu un danger pour lui même et pour les autres . Kirk tuera donc son vieil ami autant que la notion d'un pouvoir absolu sans compassion qu'il incarnait ( le premier dieu à abattre d'une longue liste pour James T. ).
La fin est douce amère et montre encore une fois l'humanité de Kirk et son mépris des règles, puisse qu'il préférera cacher dans son journal de bord la triste déchéance de son ami au profit de la gloire du service.
" Je préfère que cela finisse comme ça, il ( Gary ) n'a jamais demandé ce qui lui est arrivé " et Spock d'acquiescer. Effectivement, il y encore de l'espoir pour cette vision imparfaite d'humanité.
97% d'avis favorable.