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Thème de La Nouvelle Génération

Thème de La Nouvelle Génération


Space, the final frontier. These are the voyages of the starship « Enterprise ». Its continuing mission : to explore strange new worlds, to seek out new life and new civilizations, to boldly go where no one has gone before.

L'espace, l'ultime frontière. Voici le vaisseau galactique « Enterprise ». Sa mission : explorer des mondes nouveaux et étranges, découvrir de nouvelles formes de vie et de nouvelles civilisations et s'aventurer dans les recoins les plus éloignés de la galaxie

Quel plaisir maintenant d'écouter ce superbe thème, qui, comme la série et son texte, fait directement écho (au sens propre comme au figuré) au thème de TOS (The Original Serie).



Commençons par l'aspect technique : la première note entendue est un si b (bémol), je vous rappelle que le thème de TOS est en La. Donc, c'est juste le demi-ton au dessus, un cran au dessus...
Le timbre est une nappe synthétique imittant le violon mais très clairement identifiable en tant que son de synthèse. Nous sommes dans les années 80, règne de la musique électronique et du synthé par excellence dans la musique populaire. Ce son n'a pas d'attaque, joué en aigu, (sib7), et très rapidement renforcé par une nappe de la même note dans les graves (sib2).
Ces notes restent suspendues quelques temps, d'une durée indéfinissable, puis un sib(6) d'un son cristallin (pour l'époque tout nouveau) traité avec un léger flanger et un peu de reverb, nous annonce le thème une première fois. Nous reconnaissons la suite de note maintenant célèbre : Sib Fa Lab Do puisdeux Sib, à l'octave l'un de l'autre le plus grave pour résoudre la cellule musicale le second pour reprendre aussitôt la cellule suivante. Une autre fois encore et vient se rajouter un autre Sib medium. Le contre chant de la série TOS maintenant orchestré aux trombones apparait alors saupoudré d'un carillon tubulaire en métal. Mais là aussi, un procédé d'écho arrive, et ce contrechant est repris deux octaves plus hautes par les trompettes qui terminent le thème par une longue note (Fa. le contre chant est le même que dans TOS : Fa Sib Mib Ré Sib Sol Do Fa, un jeu de quinte reprenant le principe de Pythagore du cycle des quintes).

Jusque là, nous savions où nous étions au niveau musical, rien de vraiment très surprenant, juste la beauté de l'évocation (mais c'est déjà énoOorme en fait). Le meilleur dans ce point de vue technique reste à venir.
Si le contrechant fait appel à presque toutes les notes de la gamme (nous sommes dans un univers modal presque tonal, somme toute très début du romantisme, XIX°, aux modulations "Schuberiennes" mais à l'esprit épique, à la Wagner), le thème reste fidèle aux harmoniques (il faudra un jour que je vous parle de la théorie des sphères baroque...) . Presque toutes les notes ? Oui car il y en a une qui résiste toujours mais plus pour très longtemps : elle apparait dans ce type de cadence "à l'américaine" VI VII et I degré de la gamme, c'est le Lab ! En recomposant les notes du contrechant, on obtient la gamme complète, et on termine logiquement le contrechant de TOS, recomposez la gamme vous même :
Contrechant : Fa Si Mi Ré Si Sol Do (sans les bémols)
Gamme : Si Do Ré Mi Fa Sol LA ...
Ce fameux Lab arrive enfin, c'est le VII degré de la gamme de Sib, ou plutôt du mode mixolydien de Sib.
Le nouveau thème de Next Generation est enfin lancé !
Il est plus vif (tempo Allegro environ 120), plus entrainant (il est entierement en ternaire, celui de TOS est binaire avec des éléments ternaires), plus enjoué (davantage d'instruments et beaucoup plus de thèmes et donc d'accentutations possibles), plus "Majeur"... Les relations avec la série et les intentions sont claires ! Il y a davantage d'instruments aussi, ce sont des pupitres entiers qui s'expriment.
Il est lui aussi précédé par une descente en quadruples croches de la harpe et des violons cette fois.
Le thème commence comme celui de TOS, à la quinte, par Fa Sib, et évoque comme l'harmonie du morceau une marche militaire, un défilé de fanfare (qui est un style à lui tout seul surtout chez nos voisins outre atlantique). Il est ascendant par contre, Fa Sib Ré Do Lab Sol Fa... Ca ne vous rappelle rien... ? Mais si bien sur ! Le Thème du film Star Trek I !!!! En évidemment, beaucoup plus vif et très orchestré ! Je me demande bien qui a composé la musique de Star Trek the motion picture....!

L'harmonie présente les accords suivant, très modaux, Sib M Lab M en alternance sur un rythme rappelant celui de la 20 century fox, mais directement aux opéras romantiques italiens et allemands du romantisme.
La marche harmonique pour arriver sur la dominante du morceau (relation ô combien simple depuis presque toujours entre I et V° degré) passe par Sib M LabM RébM MibM FaM, que du M(ajeur) !!!!! La basse elle est faite de notes conjointes : Sib Do Réb Sol Fa.
Le thème et la marche sont en direction opposés à ce moment là ce qui allège la lourdeur du morceau sans enlever son côté épique. On a une redite du même thème avant de moduler (la voilà l'influence Schubert, que l'on retrouve en substance dans les premières notes de TOS)
Mais on sent que cette série a des visages multiples, elle a comme ambition d'être plus complexe, plus éclectique que la première, et ceci par le changement brutal d'orchestration, les violons entamant l'harmonie d'un un deuxième thème aux cors en RéM et Sim (relatif) très inspiré de Ravel.
Un métallophone se fait entendre davantage, surement des cloches, et cette marche harmonique revient pour nous refaire réécouter le thème de départ encore une fois. Deuxième modulation en Si M (alterné avec RéM) et les violons qui n'offraient que de faux contrechants prétextes à l'harmonie viennent maintenant rajouter un nouveau thème, toujours sur le même rythme de blanche pointée blanche croche croche (je rappelle que nous sommes en ternaire 6 / 8 .
Une variation du thème des violons plus tard et nous nous retrouvons encore avec le thème de départ, nous sommes en Sol M et nous allons conclure sur SolM par une cadence "à l'américaine" encore une fois (ont ils peur que l'on oublie le pays de production avec un capitaine français?).

Ce thème est beaucoup plus proche de notre conception de musique de film, rappelons toutefois qu'il existe plus de 300 compositeurs de musique de film officiellement affiliés aux Majors américaines (et des milliers non affiliés bien sur) mais combien sont connus du grand public ? Ne voit on pas toujours les mêmes noms un peu partout? N'y a t il pas un nom qui reste associé pour toujours à la s.f. dans un univers très très lointain ? Comparez le rythme que John Williams crée (je rappelle sous l'influence de Wagner) pour symboliser Star Wars et la cadence finale de Next Generation et vous aurez tout compris, même à l'histoire de la musique de film... Sa musique est indissociable avec les interets des éditeurs, suivis par les innovations musicales (mais dans une toute petite part ! Vous avez remarqués que pour un feuilleton futuriste, la musique puise ses sources dans le XIX° ... siècle du rêve par excellence... Mais point d'innovation musicale cependant), et par un très net procédé d'aculturation, ce n'est pas parcequ'on aime qu'on veut connaitre, mais plutôt parcequ'on connait qu'on aime. Mais bon c'est un autre débat et un excellent moyen de fustiger les tubes insipides emballé/pesé/écouté/jetés .
On a quand même droit, même si ce n'est pas révolutionnaire, à une musique de qualité et une orchestration convaincante, et même si Goldsmith ne restera pas dans les mémoires comme un inventeur musical, il y restera pour sa subtilité, son intelligence de langage et d'orchestration et son accessibilité.

Quand à l'évocation de ce morceau, c'est tout simplement du travail d'orfevre : des échos au début pour nous rappeler qu'il a existé une série il y a un petit moment déjà fort sympathique et que nous sommes dans ce même univers... Ces rappels nous rappellent ( :cyclops: ) à nous comme un son venu de nulle part (pas "d'attaque" du son) et pourtant moderne l'univers bien aimé de Star Trek.

Et la voix de Patrick Stewart qui comme celle de Shatner, ô capitaine mon capitaine (à ce propos pensons au final d'Enterprise la série) nous annonce la série d'une façon très pensée : à la fin du thème (sur le Do) de Courage (la série de note du début), comme pour nous y avoir habitué, il y a ce "Space". Nous y revoilà, après la musique, les paroles nous rappellent aussi, en écho, la série originale.
"The final frontier" tout en suspension et comme par hasard, sur le contrechant (thème désormais associé au vaisseau spatial) les paroles "These are the voyages...."
Mais la voix est nettement plus didactique, plus afirmée, ce n'est pas une révélation, c'est bel et bien une plongée dans le l'univers directement de Star Trek. Cet univers est là, bel est bien, nous y sommes plongés car nous le connaissons à présent. C'est davantage un retour chez nous qu'une découverte réelle ! Chaque arrêt de l'acteur étant simultané avec la reprise d'un ontrechant, et le "before" vient sur l'accord de Lab qui remplace ce cluster mysterieux de TOS, là, cet accord n'est pas dérangeant, mais au contraire, audible, incitant à l'aventure, l'ultime pièce du puzzle qui justifie la nouvelle série, la note après, la génération après.

Les trois thèmes de Next Generation font référence bien sur au premier film Star Trek, mais en même temps ils nous indiquent la diversité des personnages, la référence à Kirk (j'ai dit Riker ? William Shatner ou Riker je ne sais plus moi à force ! ), mais aussi le côté strict et militaire de Picard par l'aspect martial de la musique de fanfare américaine, la douceur féminine (ah tient, il y a 3 femmes importantes dans la saison 1 ...), tout de suite tronquée par le rythme trépidant, nous allons un peu surfer sur les stéréotypes mais pas trop nous dit la musique, et c'est bien ce qui va se passer par la suite dans la série.

Pas de voix cette fois ci (je dis ça maintenant car nous reviendront surement là dessus lors de la musique de la série Enterprise), on connait l'univers, on a pas besoin de l'humaniser, seule la musique va compter. Je tire mon chapeau d'ailleurs au directeur musical d'Enterprise pour avoir mis une chanson d'apparence pop au générique d'ENT, c'était très fin en fait !!!!

Tempo plus rapide, thème plus long, davantage d'orchestration, c'est le règne de la surenchère ! Effectivement, comment ne pas penser au vaisseau, plus rapide, plus grand, plus peuplé, plus "classe", plus imposant... Il s'agit ici de remplir les conditions suivantes, faire davantage que TOS tout en restant Star Trek, mission accomplie Jerry !

Par les instruments aussi plus nombreux et les thèmes, l'équipage fait donc son apparition, parfois plus romantique et doux parfois très martial, comme l'Enterprise de Picard dirigée par un des meilleurs officiers de Starfleet mais contenant davantage d'espèces extra-terrestres, un équipage bigaré (comme TOS mais davantage, moins que Voyager cependant) et surtout femmes et enfants. Les thèmes abordés comptent donc, comme les thèmes musicaux présentés, être plus variés.

Les modulations entre les différents thèmes rappellent certes les "break" de TOS et les passages de l'Enterprise NCC 1701 (que l'on retrouve aussi au générique de TNG) mais elles sont précises, claires, préparons nous à des scénarios ainsi fait, les planètes sont loins les unes des autres, nous allons parfois nous y arrêter, davantage les explorer (et peut être moins nous battre comme dans les deux dernières saisons de TOS), même visuellement les notes du début, cette introduction séparée du thème, nous offre les planètes comme un documentaire de la discovery channel (je vous avoue ma préférence très nette pour le deuxième visuel du générique, mais celui du début ne manque pas de charme non plus).

Nous sommes dans la clarté avec Jerry Goldsmith et c'est avec cet éclair et comme l'enterprise que nous sommes propulsés au XXIV° siècle, en avant toute !

     
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Fiche rédigée par Archy, le 07 Mars 2008.

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