Quand Praxis, la lune klingonne, site clé de production d'énergie, est dévastée par une gigantesque explosion, le Haut Conseil et tout l'empire avec lui se tourne vers son dirigeant, le Chancelier Gorkon. Deux options s'offrent alors à lui : une réaction militaire, et les guerriers de cette grande puissance galactique mourront au champ d'honneur, les armes à la main, ou une résolution pacifique du problème qui permettra à l'empire de survivre. Gorkon opte pour cette seconde possibilité.

Cette initiative progressiste est caractéristique de Gorkon. Diplomate évolué (des traits atypiques chez un Klingon), il est avant tout un visionnaire courageux. (Le présenter comme pacifiste serait grandement insulter un guerrier de sa trempe). Chef imposant (de haute taille, même pour un Klingon) à l'expression impavide, il arbore une barbe striée de gris et son magnifique uniforme, ainsi qu'il sied à son rang, est une déclinaison plus ouvragée de l'habituelle tenue klingonne.

La détermination et la force de caractère sont des facettes importantes du personnage. Sensible à l'hostilité que lui témoigne le capitaine James T. Kirk, et conscient que leur premier entretien ne se déroule pas sous les meilleurs auspices, il se rapproche de lui pour
mieux le persuader, à voix basse. Sa sincérité est entière.
Gorkon a également un don d'observation particulièrement développé. Il apprend beaucoup rien qu'en tenant son entourage à l'oeil. Qu'est-ce qui rassemble ceux qui l'entourent? Qu'est-ce qui les divise? Si la paix doit advenir, sa génération (celle qui a traversé tant de conflits) aura bien du mal à l'accepter. Gorkon en a conscience.

Cela étant, le Chancelier n'est pas naïf. Il sait qu'il a beaucoup d'opposants dans son propre camp comme au sein de la Fédération. La confiance se mérite. Il faudra du temps et bien des efforts de part et d'autre...

Néanmoins, il est prêt à persévérer pour que sa cause triomphe. Sa vision d'un monde de progrès manque de s'évanouir en fumée quand, suite à l'opération perfide qu'ont montée des officiers des deux camps, Q'onos Un se voit attaqué par traîtrise, et ses assistants assassinés. Deux intrus le prennent pour cible. En dépit de graves blessures, Gorkon survit assez longtemps pour murmurer au capitaine James T. Kirk, avant de mourir, « Faites que cela ne s'achève pas ainsi... » Une dernière volonté qui sera honorée, grâce au courage politique de sa fille. Azetbur marche sur ses traces. Les accords dont Gorkon rêvait et pour lesquels il s'est tant battu seront ratifiés sur la planète Khitomer.